Les enjeux du e-commerce selon la FEVAD (Fédération E-commerce et vente A Distance)

Logistique

22 Juin 2016

Picto de la catégorie

Les enjeux du e-commerce selon la FEVAD (Fédération E-commerce et vente A Distance)

Publié le 22 juin 2016

Extrait de Supply Chain magazine Newsletter 2297 du 16/06/2016

Le e-commerce se porte bien en France : 450 M de colis livrés l’an dernier, provenant de plus de 180.000 sites marchands, sans doute la barre des 200.000 sera-t-elle d’ailleurs dépassé avant septembre prochain. En 2014, la Fevad estime que l’e-commerce représentait 112.000 emplois directs. Mais la digitalisation créera-t-elle réellement des emplois ? Pour l’économiste Nicolas Bouzou, adepte de la « destruction créatrice », pas de doute, nous sommes en train de vivre la plus grande vague de mutation « schumpeterienne » depuis l’époque de la Renaissance. Et même si l’on ne connaît pas encore le « point d’aboutissement », il considère que le potentiel d’emploi est énorme, dans « tout ce que demain l’homme fera mieux que l’intelligence artificielle ».

Cela dit, il reconnaît également que lors de ces périodes de progrès qui changent la conception du monde, et font s’écrouler un ancien monde, il faut pouvoir donner de la flexibilité mais aussi de la « réassurance » au gens dont l’emploi est menacé. « Google Trucks arrive aux Etats-Unis dans 5 ans et il va supprimer 400.000 emplois » déclare Nicolas Bouzou qui prédit, avec un zeste de provocation, que « les emplois de chauffeurs seront même interdits d’ici 10 à 15 ans ».

La Députée de l’Eure et Loire Laure de la Raudière met les pieds dans le plat : « la classe politique ne dit pas la vérité aux Français sur la mutation des métiers, sur les modèles économiques et sur les politiques publiques qui vont être transformées par les enjeux du numérique. Les start-up et le haut débit ne sont que la partie émergée de l’iceberg mais il y aura des mutations en profondeur de la société dans la santé, l’éducation, la sécurité, la justice, etc. ».

Sa position : plutôt que de surprotéger l’ancien monde, il vaut mieux contribuer à construire le nouveau, celui où les consommateurs veulent aller, et encourage la création de nouveaux emplois en France. Stéphane Treppoz, le PDG de Sarenza.com, milite également pour une simplification des contraintes règlementaires des entreprises de l’économie digitale et la mise en place d’un cadre de concurrence équitable. Cela dit, même si Sarenza.com a créé des emplois, il ne cache pas ses doute quant à la capacité du numérique à créer plus d’emplois qu’il en détruit.

Témoignages de la SNCF et de La redoute

Quel meilleur témoin de la transformation digitale que la SNCF, « une industrie du XIXe siècle qui a survécu au XXe et au XXIe siècle » selon les propres termes de son PDG Guillaume Pépy, qui rappelle que l’entreprise est aussi le premier site français de e-commerce avec 4,3 Mds € de CA. En s’ouvrant vers l’extérieur et en collaborant avec de nombreux partenaires, la SNCF a largement dépassé le cadre ferroviaire en devenant une « plate-forme de solutions de mobilité » qui intègre du train bien sûr mais également d’autres moyens de transport comme le co-voiturage, le VTC, le vélo électrique, etc. Guillaume Pépy donne un autre exemple concret de la stratégie de « digitalisation » de l’entreprise : la SNCF va équiper 10.000 poteaux avec des capteurs Sigfox (monde de l’Internet des objets) afin de détecter et d’anticiper (grâce au Big Data) les pannes de caténaires. « C’est la fin des pannes de caténaires d’ici 3 à 5 ans » a-t-il lancé. Une autre technologie pourrait bien faire une entrée remarquée dans le monde du e-commerce et de la Supply Chain, la Blockchain, protocole de transmission public qui permet de créer de manière décentralisée une chaîne qui stocke tout l’historique des transactions entre deux utilisateurs.

« L’avantage de cette technologie, c’est la traçabilité et la confiance parce que le registre n’est pas conservé sur un seul serveur, mais distribué simultanément sur des milliers de noeuds dans le monde »explique Antoine Yeretzian, co-Fondateur de Blockchain France, le hub de référence en France.

En reconnaissant tout de même qu’au-delà de l’engouement médiatique, cette technologie Blockchain n’est pas encore assez mature pour prévoir avec précision ce qu’elle sera dans 10 ans. A noter que la Fevad avait aussi invité un autre témoin emblématique du passage à l’ère du digital. « Notre sujet principal a été la capacité des équipes de se remettre en question après un passé glorieux » a précisé Nathalie Balla, co-Présidente de la Redoute. « L’évènement fondateur a été, une fois le projet financé, la mise en place d’un collectif des collaborateurs pour assurer la signature de l’accord de PSE, ce qui a permis de sauver l’entreprise ».

Retour aux articles